Ep.3 À quoi sert un cerveau ?

À quoi peut bien servir un cerveau? Pourquoi les intelligences artificielles peuvent nous aider à mieux le comprendre? Quand on voit ce que l’on voit et qu’on entend ce qu’on entend on a raison de se le demander non?. Pas à mémoriser en tout cas. Si nous essayons de mémoriser une liste de vocabulaire grec, une liste de 100 mots, il faudra la lire, la relire, utiliser des cartes recto-verso pour finalement l’apprendre et encore..pour un temps. En cela notre mémoire est moins efficace qu’un papier et un crayon.

La nature n’a pas fait nos cerveaux (les nôtres comme ceux des animaux) pour servir de stockage mémoire. C’est bien pour cela que l’Homme a inventé l’écriture. Elle les a fait pour apprendre à partir d’observations forcément imparfaites, puis développer une culture, un état d’esprit qui permettront le moment venu, à partir d’observations tout aussi incomplètes, de prendre une décision et d’entrer en action, de fuir, d’attaquer, ou de lancer un sourire libidineux..

Dans le domaine de l’apprentissage machine, on appelle cela faire de l’inférence.

Avec l’intelligence artificielle, qui a une aussi mauvaise mémoire que nous, nous lui faisons gagner une culture en lui donnant des exemples comme des photos pains et de brioches, puis nous lui demandons de faire de l’inférence sur des nouvelles situation, comme reconnaitre un pain ou une brioche cachée sous un chat.

Elle a les mêmes soucis que nous. Sous-apprentissage..pas assez d’expérience. Sur-apprentissage … Trop d’expérience. Biais cognitifs.. Si elle apprend des choses idiotes elle dira des idioties.

Pour être bien entrainé à faire de l’inférence, il faut de la culture, mais pas trop, de l’information, mais pas trop et, surtout, de choses de qualité.

Nourrir un réseau de neurones artificiels ou naturels avec des croyances, des a priori, des informations de seconde main mal digérées par d’autres, c’est l’échec assuré et l’assurance d’une inférence fausse, puis d’une décision mauvaise et, enfin, d’une action potentiellement dangereuse pour soi-même. C’est grave parce que la Nature a fait notre cerveau pour nous sauver des menaces et pour nous aider à trouver de la nourriture (et aussi des camarades de jeux). Donc s’il bug on peut mourir, maigrir ou flétrir sans camarades de jeu.

Il faut nourrir les réseaux de neurones d’observations objectives, d’expériences, d’aventures. Pour les obtenir il y a la curiosité, qui est loin d’être un vilain défaut.


2 Replies to “Ep.3 À quoi sert un cerveau ?”

  1. FM

    Bonjour Luc, la chronique est sympa. Mais, en audio, ce n’est pas terrible : je pense qu’il y a un problème de mixage. Ta voix est à peine audible sur la musique.

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