Ep.2: Soyez curieux !
Le professeur machin, ponte incontesté des hôpitaux américains affirme que le régime idéal doit absolument éviter le gras. Le professeur truc dans son livre forcément de référence affirme qu’il faut manger comme des chasseurs cueilleurs. Le Docteur Bidule lui affirme – tout diplôme dehors- que le bon régime est forcément à base d’œuf. Bref, tous ces intellectuels, formés avec le même programme dans nos meilleures facultés ne sont pas d’accord. Si c’est évident pour la médecine, il en va de même avec l’écologie, l’économie, et bien sûr la théologie qui voit des docteurs de la foi s’étriper sur l’interprétation des mêmes textes sacrés.
Quand on doit prendre une décision avec ce fatras de sciences molles et d’égo durcis, ce n’est pas facile…. Comme aurait pu dire le gouvernement pendant la crise pandémique..
Dans une publication de Yale, Dan Kahan, l’a montré dans le cas de la politique. Il appelle ça le « raisonnement motivé par la politique ». Les intellectuels expliquent le monde par rapport à leur position politique. Mais cela s’applique à n’importe quelle croyance et explique comment des gens intelligents et instruits vont utiliser leur cerveau pour démontrer l’indémontrable et justifier l’injustifiable, avec la force des livres, des publications et avec l’autorité de l’université.
Mais il y a une solution! Les gens intelligents semblent pouvoir se répartir entre deux catégories: ceux qui sont curieux, et ceux qui ne le sont pas. Disons les choses telles qu’elles sont, il y a aussi des non-curieux dans les labos de recherche, dans les directions techniques, dans les conseils d’administrations. Ils se livrent au « raisonnement motivé par la croyance » et commencent leurs songes par « sachant que… »
« Sachant que le capitalisme est mauvais alors il détruit la nature, regardez donc Fukushima » . « Sachant que le marxisme c’est mal, il détruit la nature, regardez donc la mer d’Aral »
Mais les curieux ne font pas comme cela. Ils expérimentent. Cette attitude expérimentale peut s’adopter à tout instant. Les curieux acceptent le danger, la possibilité du ridicule, l’inévitable de la contradiction. Et la curiosité cela se travaille, se développe, et cela peut se perdre.
Kahan démontre que la curiosité permet d’éviter le raisonnement motivé par la politique, et sans doute aussi par la croyance.
Alors soyez curieux !
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